Voilà, ce soir la boucle est bouclée, je suis de retour à Angers.

Une étape de 511 km par autoroute ce qui explique le manque de photos. Pourtant il y a des endroits qui mériteraient le détour, Pas-de-Calais, baie de Somme, le pays de Bray… Pour une autre fois sans doute. 

En quittant Boulogne, ville décidément très vallonnée et fortifiée, on attrape de suite l’autoroute. Mais après à peine une trentaine de km, je la quittais pour venir faire un tour au Touquet, le Touquet-Paris-Plage, une des plus belles stations, si ce n’est la plus belle, de la côte d’opale. Ce que je voulais voir n’était ni le golf, ni le casino, ni ses maisons à colombages, ni son marché couvert, ni même ses larges plages de sable fin, non je voulais rendre visite à un vieil ami, Paulo. Papa et lui s’étaient connus vers l’âge 20 ans et avaient gardé contact. C’était un moment non prémédité mais très émouvant. Et ma journée, qui aurait pu être triste parce que la dernière, était d’emblée belle et réussie.


Au compteur de la moto j’ai parcouru en tout 9 316 km et avec les traversées diverses en ferry ou bac, j’arrive à environ 9 590 km. 

Je ne vais pas décrire ce que je ressens ce soir, c’est trop tôt. Je trouve que c’est passé très vite finalement, pour moi, pas pour celle qui attend, et il n’y a pas eu de réels problèmes, rien d’insurmontable en tous cas. Je ne peux même pas dire que je rentre fourbu, un peu las quand-même ce soir mais c’est l’autoroute qui veut cela je pense, et puis en me relâchant, je vais ressentir ici un mal de reins, là une épaule chagrine. Ce soir la moto dort au garage et demain il me faudra la nettoyer car elle en a bien besoin mais elle a bien tenu la route, le cap j’allais dire, et m’est restée fidèle. 

Fidèles comme vous qui m’avez suivi chaque soir et qui m’encouragiez à poursuivre, surtout les jours de mauvais temps. Mais voilà, le feuilleton arrive à son terme. Le rituel photos, puis carte, puis résumé va me manquer et peut-être qu’à vous aussi leur lecture mais la re-lecture est toujours possible. 

Au départ, sincèrement, je ne pensais pas que cela vous intéresserait. Alors, merci encore pour tout.


Je ne terminerai même pas avec un mot d’esprit ce soir, notre ami Paulo, 91 ans, en me raccompagnant m’a glissé cette phrase sur les jeux de mots « ne fais pas trop de mots tôt et évite les mots tard car trop de mots lassent »