C'est bizarre cette envie de tailler la route pour ensuite vous tailler une bavette ; la taille n'est pourtant mon summum !

Il ne pleuvait pas ce matin mais gris et frais. En sortant de Brême j'ai vu son importance et ses espaces verts, il y a des arbres partout le long des boulevards de ceinture, contrairement à une ville que je connais bien et qui fait de plus en plus le contraire.

96 Km la 1ère heure, 64 la 2ème. En fait tout le monde fait des travaux, et sur des km et des km, ça bouchonne. L'Europe met le paquet. Heureusement que les conducteurs sont disciplinés car j'ai pu remonter la file sur 10,8 km, warning allumé. N'empêche qu'en arrivant sur Hambourg, bloqué, j'ai pu observer les gens dans les voitures. Je crois avoir saisi l'origine de l'ogre dans les contes, j'ai vu un Hambourgeois manger un petit hamburger !!! La ville portuaire est formidable de puissance, des grues monstrueuses bleues et rouges se dressent vers le ciel. Et comme ces repoussoirs à pigeons, ces pointes qu'on pose sur les appuis de fenêtres des bâtiments qu'on désire protéger, elles doivent protéger la ville d'une éventuelle chimère. Enfin, je n'ai pas vu bcp de motards en Allemagne mais je les ai salués comme il se doit d'un petit geste de la main : pas de réponse de leur part. Je me suis demandé si ce geste pouvait faire penser au salut que se lançaient les officiers allemands, mais non, sot que je suis, j''ai compris alors que j'étais à 1.. km/h, j'ai levé la main et la vitesse et le vent ont failli me retourner le bras.

Ce vent a particulièrement soufflé au Danemark, au moins il faisait beau, mais cela demande un physique que je ne me connaissais plus. Sur un pont du côté de Vejle, les rafales me secouaient tant que je me serais cru dans un manège forain.

Enfin, si on peut rouler vite, déjà dit hier, c'est au risque d'ankyloser les muscles et peser sur les poignets, et surtout de décongestionner le réservoir. Il faut garder un oeil dessus.

L'étape longue finalement de 639 km m'en a quand-même mis plein les yeux, surtout Danemark. La péninsule du Jutland est magnifique sous le soleil, du vert en veux tu en voilà, Je me suis pris à regarder le vent sur la surface des blés non mûrs dessiner des ondulations miroitantes comme la brise à la surface d'une mer calme.

Bon mais il me faut manger un peu et penser à me lever de bonne heure, le ferry m'attend à 7h30. Et j'ai cru voir qu'il...pleuvra.