Les choses sérieuses se précisent, aujourd'hui je passe au delà du cercle polaire !

Réveil à 5h30 après une nuit réparatrice de 7h ! Ma plus longue nuit depuis bien longtemps, je suis donc en forme, prêt à en débattre. La douche dans les sanitaires ne fonctionne que 5 min avec une pièce de 10 couronnes. J'en essaie 3 différentes, pas d'eau ! Alors qu'il y en a partout dehors, et ça tombe encore ; je pourrais rester sous la pluie, mais il fait 7° et je renonce. Un thé, une barre de céréales, j'en profite pour regarder mails et météo (pluie et fraîcheur), le rituel maintenant des objets qui retrouvent leur sac, un coup de serviette en papier éponge pour assécher la moto et je charge.

Dès le départ, en les voyants sur le bas côté, je réalise mon oubli hier des lupins dans le foisonnement des fleurs des routes, des bleus, des roses, des blancs. Là, sous la pluie ils sont moins lumineux mais encore présents. Au fur et à mesure que la route va s'élever, il n'y en aura plus, d'ailleurs pour la végétation c'est pareil, je suis passé de la forêt à la lande puis à la roche. Contrairement à hier en 2h j'avais couvert 140 km et fait quelques photos. Ça n'a l'air de rien mais ce n'est pas évident, par deux fois je suis revenu sur mes pas, il n'y avait par bonheur pas trop de circulation, et une fois j'ai dû marcher une centaine de mètres pour prendre la photo de l'église rouge en laissant la moto sans surveillance, les clés dessus, les papiers dessus. J'ai couru quand je m'en suis rendu-compte ; enfin courir, avec bottes et combinaison, je ne suis pas loin du scaphandrier. C'était à Mosjoen. J'en profite pour compléter mon petit déjeuner frugal du matin et me réchauffer. Après la route monte mais à nouveau ce sont des travaux, on ouvre la montagne à coup de marteaux-piqueurs, de dynamite, on crée ici un tunnel, là une route à quatre voies, on balafre à tout va. Il faudra voir après cicatrisation. Bref, je fais bien une quinzaine de 15 km ainsi lorsqu'un chauffeur de camion benne me fait des grands signes. Expert en langue des signes norvégienne, je comprends que la route est bloquée et qu'il faut que je retourne jusqu'à Mosjoen pour trouver une déviation, qui n'était pas indiquée. Et donc, après bien des détours et une grande ville au nom de Mo I Rana (je trouve que ça sonne polynésien), j'arrive en haut d'un col et traverse le cercle polaire. Bon pour les enfants qui liraient, pour le cercle polaire seule la latitude compte, vous la lirez sur une des photos, l'altitude ne joue aucun rôle, sauf qu'à environ 700 m il ne fait pas chaud du tout et que de col, il est bon d'en avoir un polaire, vous me suivez ?

Il y avait un magasin évidemment, je me suis acheté des chaussettes chaudes parce que les bottes non étanches me glacent les pieds. Enfin ma route s'est terminée quelques km plus loin et j'ai trouvé un hôtel chaud et spacieux ; c'est un coin pour randonneurs.

L'étape aura compté finalement 418 km et duré 7h30.

Vous en saurez plus avec les photos.

A partir de maintenant le soleil ne se couche plus pour moi. Si seulement je pouvais le voir...même la journée !

A demain, peut-être car je ne serai pas à l'hôtel avant 21h.